V comme Vérisme...
Avant de me lancer dans ma nouvelle aventure, j’aborderai brièvement le « je » lyrique afin de vous expliquer comment je perçois le « je » chez B.B.
Si vous souhaitez des références sur ce sujet en général, je ne saurais trop vous conseiller Du lyrisme et Le poète perplexe –deux œuvres admirables de J.M. Maulpoix que je citerai parfois.
Les chansons de B.Biolay sont sûrement, quelque part, inspirées de sa vie, mais je doute qu’il écrit dans la démarche de mettre en avant la vérité sur lui ; je dirai qu’il a rédigé une sorte de pacte auto-biolay où le « je » laisse une place à l’universel. C’est ainsi que l’autobiographie traditionnelle dominée par un souci de vérité a muté en une subjectivité commune ; il se révèle et nous révèle par l’intermédiaire de cette première personne singulière ; je préfère de loin l’appellation de J.M. Maulpoix à savoir, la « quatrième personne du singulier ».
B.Biolay ne s’arme pas d’un cutter pour fendre son cœur et s’épancher ; il est un témoin des émotions et leur porte-parole. Sans doute est-il préoccupé par la séparation, la jalousie, le temps, la solitude…mais le travail d’écriture auréolé d’une esthétisation créent une distance et on entre ainsi dans le domaine de la fiction. En guise de conclusion, je reprendrai une citation de Batteux : « S’il y a du réel, il se mêle avec ce qui est feint, pour faire un tout de même nature : la fiction embellit la vérité, et la vérité donne du crédit à la fiction » ; ici ce doux mélange entraîne une fascination pour les textes de l’artiste.
Plutôt que de raconter sa personne, le « je » met en exergue ses préoccupations et les nôtres ; il s’agit d’une écriture non plus autobiographique mais bien « hétérographique».
Maintenant, je m’en vais étudier ce « je » de plus près…
Bon week-end et à bientôt…