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Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
25 octobre 2014

LA FIN DE LA FIN

 Confessions de quelques enfants du siècle (suite et fin)

 

 

Photo 814

Qu’il est loin le temps de « Mes Peines de cœur » :

J'ai pris de mauvaises habitudes à pas prendre
Il m'en aura fallu du temps pour comprendre
Qu'on finira tous dans le même tas de cendres
Comprenne qui pourra
Que fera la vie après ça

J'ai eu de mauvaises attitudes à pas prendre
Comme un aveugle qui ne veut plus rien entendre
J'ai oublié à force de tout apprendre
Advienne que pourra
Que fera la vie après moi

La pluie qui sonne
Mes peines de cœur
La pluie égraine encore
La somme de toutes mes peurs

J'ai mal quand on me dit que tu me ressembles
Même si j'ai eu quelques moments dans l'ensemble
Des hauts des bas mais l'altitude m'étrangle
Tu ne m'oublieras pas
Mais rien de moi ne restera

La pluie qui sonne 
Mes peines de cœur 
La pluie égrène encore
La somme de toutes mes peurs

Ce soir c'est au soleil que je veux m'étendre
Il m'en aura fallu du temps pour comprendre
Qu'il ne se passe rien si l'on sait attendre
Comprenne qui pourra
Mais rien de moi ne restera

 

La Fin de la fin, les Confettis assènent un sacré coup de … soleil à l’album A l’Origine, mon point de départ de mon dernier ensemble. On a souvent vu, au fil des opus, des personnages manipulés par une force qui les poussait dans un vide intérieur ; ils finissaient même par dégager cette inutilité de vivre : qu’importe si l’on est heureux ou malheureux, la fin sera la même ; cette irresponsabilité allait jusqu'à leur donner une identité tragique. Et puis voilà que dans ce dernier album, une envie de vivre l’emporte tout de même sur la mauvaise mémoire et les pressentiments. La différence se cache sous un mot raturé : « j’ai fini par oublier ignorer … »

Ignorer signifie : ne pas savoir

Oublier : perdre le souvenir.

Désormais, le sujet va porter un nouveau regard sur son environnement ; il se détourne du monde extérieur et menaçant « le fiel et le quolibet », « les merles moqueurs, de ce vieillard indigne » et se recentre sur lui-même ; il est dans la vraie vie et non plus dans le monde artificiel, ou dans le monde imaginaire. On est loin de Ma chair est tendre ; les choses ont changé dans le sac et la cendre ; loin de Padam, l’univers du sujet se rétrécit. Il a retrouvé cette part de lui qu’il laissait submerger par tout ce qui venait de l'extérieur.

« Car aussi longtemps/Que la pluie voudra tomber sur moi/Je serai loin/Et le vent n’emportera plus rien/Jusqu’à la fin de la fin ».

Le sujet éprouve un réel désir de s’écarter de la mélancolie ; il ne se reconnaît plus dans cette pluie. Il ne veut plus de ce spleen qui tombe du ciel sombre, de cette malédiction qui l’emprisonne dans un cachot. Il se tient loin de tout enfermement ; il ne veut plus se laisser anéantir par ses vieux démons ou la notion tragique et fatale des choses qui le paralysait et qui rendait vaines toutes ses actions. On est proche de Lyon Presqu’île, avec le scepticisme en moins. On le sent enfin serein.

Dans Confettis, le sujet se révèle désormais léger comme si le poids venait des autres, de la multitude ou d’une personne en particulier ; il n'est plus malheureux de tout, il ne rêve plus sa vie, ne se fabrique plus une identité, ne porte plus de masques : « qu’on arrête la frime ». Bref, il n'attend plus l'idyllique. Il ne veut plus devenir quelqu’un d’autre « un sombre héros » et il devient même le héros de sa propre vie ; il est comblé. Tout était à portée de mains mais il ne voyait rien. Il prétendait sans doute le pire, s’imaginant sûrement qu’on ne pouvait pas l’aimer naturellement. Il n’est plus une victime et dans son dos, plus de rumeurs mais de l’estime !

 

Ces deux textes sont remplis d’espoir d’autant plus que le temps qui passe, la fin ne sont plus appréhendés de façon angoissante. Le sujet n’est plus écartelé entre les souvenirs et le vide ; l’inquiétude s’est étouffée « j’ai fini par me lasser » et ainsi il peut construire sa propre histoire.

« J’ai fini par allumer le dernier calumet et en paix » résume bien la définition de la notion de vengeance du sujet, c'est à dire l'abscence de tout règlement de compte. La paix ne repose pas dans la menace.

I swear I would live in the sun
I would live in the sun
With my wife, my lover
With my daughters and sons
I would live in the sun
I would live in the sun
With my wife, my lover
With my daughters and sons

 

Voilà, c’était la fin de la fin aussi de ce grand ensemble à travers l’univers plantureux de l’artiste !

Personnellement, Vengeance ne m’a pas autant renversée que les autres albums, d’un point de vue écriture et poésie mais j’ai vraiment été de nouveau séduite par le choix des thèmes abordés.

Vengeance demeure dans la lignée des précédents opus car lui aussi a su révéler la cohérence et l’originalité de B.Biolay. J’attends frénétiquement d’autres créations de mon auteur si fétiche…

 

 

 

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