LYON-BUENOS AIRES...

23 juillet 2011

Et bien non les garçons, France-Argentine ne sera pas un commentaire sur un quelconque match de foot ! Remarquez, vu mes connaissances dans ce sport, mes appréciations sur cette rencontre fantaisiste seraient non enrichissantes, sur et pour le jeu en lui-même, mais particulièrement cocasse !

Buenos Aires et Lyon presqu’île donnent l’impression que le sujet est arrivé quelque part mais cette fois-ci dans un lieu nommé et sacré où il veut rester : Je suis si bien, suis si bien ici/ Que je ne veux plus rentrer à Paris[1], Je voudrais m’éteindre ici/ Ou pas loin de l’Italie[2].

Dans Buenos Aires, le pays est intimement lié à une femme (une des rares à ne pas être dangereuse, fielleuse…une perle quoi !). Le monde est harmonieux sous les yeux de l’amour : Pourquoi le ciel a des couleurs/Que je ne soupçonnais pas. Sur la pauvreté, le déraciné ne pose pas un regard de touriste qui visiterait les bidonvilles ; la misère appartient déjà à son quotidien. Il devient lui-même un « portenos » en évoquant Kiwi Novak et Bombonera. Il renonce au café Flore et aux Parcs des Princes, deux grands symboles de Paris. Les distances s’effacent pour rejoindre l’âme sœur : treize kilomètres et des poussières mais quelles poussières ? Onze mille cinquante neuf kilomètres, des broutilles en sorte ! Paradoxalement, c’est à des milliers de kilomètres de chez lui que l’individu ne se sent plus en exil. Il est arrivé à sa quête de l’idéal. Il est sur le point d’adopter une nouvelle langue. La moitié de la chanson est en espagnol et cette partie-là fait un clin d’œil à Carlos Gardel et Alfredo Le Pera : Mi Buenos Aires querido.

Descendons maintenant à l’une des gares de Lyon. Lyon est le paysage que l’homme veut retrouver à sa mort. Le souvenir prend vie : Je ferme les yeux et le voyage démarre. Le paysage est transformé en objet de désir et de consommation : Je mange un morceau de soleil. Le cadre est chargé d’affectivité car il renvoie aux êtres chers. Lyon et l’Italie représentent des absolus, des idéaux que l’homme veut retrouver. Si l’oiseau vole de ses propres ailes, il ne peut se passer du nid ! Lyon se farde d’un certain exotisme à travers une description poétique. En effet, par le biais d’images, B.BIOLAY nous guide dans le Vrai centre de Lyon. On traverse la Saône pour atteindre la Presqu’île protégée par deux collines. La première est Fourvière ou « la montagne mystique »pour Jules Michelet qui est devenue la colline qui prie et la seconde est la Croix Rousse ou colline qui (travaille) crie, lieu de résidence des canuts et des ouvriers. (Et la Duchère, quel surnom lui donne-t-on ?) On flâne ensuite place Bellecour où trône la statue équestre de Louis XIV : la statue du Roi Soleil/ Sur la grande place éternelle, des belles cours gorgées, / Gorgées, gorgées de soleil. Cette place est le point zéro des routes partant de Lyon. On se poste, ensuite, devant la tour Part-Dieu dont le dernier étage est surmonté d’une pyramide qui lui vaut son appellation de stylo bille. Son sommet est sensiblement à la même hauteur que la basilique Notre-Dame De Fourvière. Enfin, les gares relient Lyon aux Alpes, à la Méditerranée et à l’Italie. Quelle visite ! J’envisagerais presque de me convertir en guide touristique. Et ça tomberait bien, je vis dans une ville regorgeant d’histoires et d’Histoire ! Allez, la prochaine fois, je vous conduis jusqu’aux portes des paradis…Et pour ces destinations, pas besoin de cartes ou de GPS. A très bientôt…