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Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
14 septembre 2011

L' anima, la belle inconnue...

 

L'âme soeur:

 

La femme est ambigüe : elle est soit idéale, soit décevante. Elle fait la pluie et le beau temps dans l’horizon mental masculin. Elle est une muse inspiratrice de l’amour (dans Laisse aboyer les chiens, par exemple) comme du désespoir (et c’est le cas dans moult textes). Bref, elle a le pouvoir de guérison ! L’homme croit souvent trouver en elle son « anima » et l’élue est comme une projection de son amour de soi. Elle incarne la partenaire idéale. Nous voici subitement transformés, tellement plus ouverts, tellement unis avec la vie ! L’autre apparaît alors comme la condition sine qua non du maintient de cette ouverture. Il ne faut donc plus le perdre. Il ne faut plus le laisser aller, il faut le contrôler dans ses allées et venues. Ainsi la joie à peine entrevue se perd.[1] La femme se transforme vite en névrose pour l’homme. Par la passion qu’elle engendre, elle dévaste la vie de ceux qu’elle rencontre. Dans Dans ta bouche, la femme a métamorphosé l’homme en prédateur ; elle l’a conduit bien involontairement dans un monde imaginaire visité par la vengeance et la haine. C’est le cas aussi dans Jaloux de tout où elle retranche l’aimé du terrain de la raison. L’homme est entièrement dépendant d’elle qui est devenue une menace pour sa réalisation personnelle. L’amour est vécu avec des chaînes ; il est devenu une prise de possession de l’autre. La femme est tout pour l’homme. La tension s’installe, il veut maîtriser sa compagne. Et après leur séparation, il hante sa vie et accroît son propre malheur. La femme faisait son bonheur et sans elle, il se noie dans le malheur qui est désormais sa raison de vivre. Son harmonie personnelle passait par elle, sans cet amour, il ne peut trouver la joie. Le pouvoir de la femme est d’annihiler le   libre-arbitre de l’homme. Elle le rend impuissant à rompre le lien qui l’unit à elle. Dans Jaloux de tout, elle foudroie l’homme et ce dernier est dans un état d’aliénation mentale. Elle est source de souffrance et confine l’homme à la folie. Elle porte en elle la puissance magique ancestrale que l’on attribuait aux fées et aux magiciennes. La femme, malgré elle, est responsable du malheur de l’homme. Merci Eve! Remarquez, il devrait y avoir prescription maintenant, non ? Non, pas encore semble-t-il, et la damnation perdure inconsciemment. Eve s’est laissé tenter par le Malin et a entraîné Adam dans la désobéissance. En croquant le fruit défendu de la connaissance, ils ont été chassés du paradis et damnés. Les ères s’écoulant, les hommes ont pointé les femmes d’un doigt accusateur. Alors elles ont compensé ce mépris et cette infériorité par des pouvoirs occultes. Et c’est en amour que les femmes ont essayé d’acquérir une certaine égalité. Elles sont devenues des fées. Ce mot vient du latin « fata », pluriel de « fatum » qui signifie la destinée. Les femmes sont encore ici vues comme un destin fatal de l’homme. Et ce que l’on appelait « filtre d’amour » pour évoquer la passion entre deux êtres se change avec le temps en cigüe (Bien avant, Trash Yéyé) et annonce la mort de l’amour.

A très bientôt pour une nouvelle figure féminine…



[1] Guy Corneau, N’y a-t-il pas d’amour heureux, Réponses/ Robert Laffont. p.249.

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