Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
8 septembre 2011

Les "ingénues", femmes et maîtresses...

 

 La chanson des ingénues  de Verlaine évoque de fausses candides qui sont en fait les futures maîtresses des libertins.  Dans la Garçonnière, apparaît  la figure de l’amante. Elle n’a rien à voir avec l’image que les fantasmes collectifs et individuels se font de la « seconde », c'est-à-dire une femme fatale aux charmes redoutables. J’ignorais que l’idéal masculin se cachait derrière des traits clownesques : Regardez-vous en sueur le rose aux joues/Et des bleus de partout. Quoi qu’il en soit cette couleur « bleue» me fait rebondir sur l’expression peu usitée de « bas-bleu ». Ce terme est apparu vers 1801 dans la langue française. Autrefois appelées les précieuses, « les bas bleus » est un terme de mépris pour désigner les femmes qui ont choisi d’évoluer dans le domaine intellectuel réservé à cette époque aux hommes. Elles ont toujours été traitées sous le mode de la dérision ; elles appartenaient à un statut social certain que je retrouve ici avec les « bijoux » et les « frous-frous». Mais surtout, je voudrais utiliser ce terme pour évoquer le fait que cette femme empiète sur le terrain de l’adultère traditionnellement réservé aux hommes. Elle est ainsi ridiculisée comme les femmes de lettres, les siècles antérieurs. Les temps changent mais l’assujettissement féminin n’est pas encore aboli dans l’inconscient et l’homme domine ici la femme. Il la soumet en lui déniant le droit à la parole et en lui imposant des ordres. Il la domine physiquement : allongez-vous,  mettez-vous à genoux,  penchez-vous. Elle s’affiche comme une proie facile mais il est difficile de discerner la part de domination et la part de « manœuvre » féminine. Mais que tournent les « frous frous » et je me tais sur les positions et je m’assois dessus. Faîtes marcher votre imagination. C’est déjà fait, je suppose ! Bref, pour en revenir aux ingénues, j’ai remarqué que l’homme blessé désigne parfois la femme sous l’appellation de fille « facile » ou « des rues » : termes des plus dépréciatifs dans la sphère de la prostitution où il existe une gradation. En bas de l’échelle, on trouve les femmes qui ont de nombreux clients- c’est la fille des rues et la fille facile qui renverraient ici à celles qui trompent l’homme dans Douloureux dedans et dans Chère inconnue-, et en haut, celles qui se font entretenir par un seul partenaire. Parmi elles, il y a celles qui agissent par intérêt, et celles par plaisir comme seraient la femme de La garçonnière ou de La Merco Benz : Qui montre rien en surface/ Qui veut qu’on l’embrasse encore, / L’embrasse encore. Là apparaît l’image de la femme qui plaît à la gente masculine et surtout à qui cela séduit d’être embrassée et d’être attirante. La séduction apparaît pour elle comme une fin en soi. La séduction est sa seule façon d’exister auprès des hommes, auprès d’un homme ici? tout du moins.

 A bientôt pour aborder la Muse ...

Publicité
Publicité
Commentaires
Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
  • Blog: A la découverte de l'univers poétique de Benjamin BIOLAY. Explications au gré des imaginations, envolées lyriques sur les grands thèmes, humble hommage à la richesse de ses écrits et autres pérégrinations fantaisistes...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
Archives
Visiteurs
Depuis la création 9 706
Publicité