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Quelque part entre Rose Kennedy et La Superbe de Benjamin Biolay
6 septembre 2011

La Femme chez B.Biolay...

 

Les petites sirènes… :

 

 J’emploie sciemment le substantif « sirènes » pour évoquer les figures féminines des textes. La sirène est cet être aussi envoûtant que maléfique qui suscite adoration et exécration. Même si aujourd’hui, on ne parle plus de mort et de damnation éternelle en évoquant cette figure fabuleuse, il demeure toujours les notions de mystère et de danger.

 

        Les trois "V" : "vipères", "vaniteuse", "vampire".

 

Ces trois termes définissent bien l’être mythique dès son origine : femme perverse et tentatrice conduisant l’homme à sa perte. Les vipères renvoient à celles qui ont conduit l’homme à la connaissance du « mal » : Comment l’ai-je su/ Les vipères[1]. Elles sont une incarnation de Lilith. D’après une interprétation ésotérique du judaïsme, Lilith serait la première femme d’Adam qui a fui le Paradis après avoir invoqué le nom de l’Ineffable. Elle vouait une haine à Eve. Parfois, la tradition l’a rapprochée du serpent tentateur. Je me sers juste de cette figure comme antithèse à Eve et donc ici à l’aimée. Ces médisantes « liliths » sont les démoniaques qui se sont jetées sur le bonheur du couple pour y déverser le malheur.

 Je poursuis maintenant la vaniteuse. La vanité est le titre même d’une chanson dans l'album Négatif. Ce défaut est largement mis en avant pour le dénoncer. C’est un « péché » certes mais pas capital comme l’orgueil ! Ouf, au moins une qui ne brûlera pas en enfer ! Je ne vais pas trop m’étendre sur ce défaut ni sur le caprice dans Home. Caprice et vanité renvoient à une fragilité féminine. Il n’y a pas que les hommes qui veulent de la sollicitude. Prudence les filles, cela peut produire l’effet contraire. Dans  Tête à claques (Home), elle manipule son conjoint : T’as voulu un jardin/ On a eu un jardin/ T’as voulu une piscine/ J’ai creusé de mes mains.C’est juste une façon tyrannique et maladroite de réclamer une part d’attention. Il va de soi que la vanité est peu compatible avec l’amour car elle repose sur des faux-semblants. La vanité, c’est l’inanité et aussi le fervent désir d’être estimé, honoré publiquement. Tout passe par l’apparence et l’image construite par les autres. Enfin, la vanité ou la gloriole est la principale particularité du vampire.

Je vous invite à regarder dans le glory hole. Ne jetez qu’un œil, n’avancez rien d’autre dans ce petit orifice ! Glory hole débute comme un blason de la femme : J’aime ta peau, ton cou/ et ton eau de parfum beaucoup. Et puis l’expression « glory hole » tombe tel un couperet sur cette beauté féminine glorifiée. Au départ, un idéal féminin voluptueux apparaît puis l’enchanteresse est auréolée de caractéristiques moins attrayantes : l’étau de ta bouche en cœur, ton hoquet et tes haut-le-cœur et plus  vampirique-même si elle ne se nourrit pas de sang : et ta morsure vaut / tous les corps à corps. Cette Carmilla[2] a chassé la Belle au bois dormant. Elle est à la fois une femme fascinante et terrifiante un peu comme Aïcha Quendicha –grande séductrice et maîtresse fatale qui dissimule des traits physiques rebutants! Les légendes racontent qu’elle avait de magnifiques cheveux couleur ébène, des yeux en amandes, des lèvres d’un rouge vermeil, par contre ses pieds étaient ceux d’une chèvre... Mais l’anonyme  de Glory Hole me fait surtout penser à Erzsébet Bathory. J’ai toujours été fascinée  par les histoires de vampires. D’ailleurs toute petite, je voulais être chasseuse de vampire. Pour tout vous dire, petite fille, je souhaitais être poétesse puis détective privé (car fortement influencée  par Le Club des 5 et Les 6 compagnons et le séduisant Tom Selleck) et ensuite « vampirologue », là je ne sais plus pourquoi. Mes parents ont sans doute manqué de recevoir la visite de l’assistante sociale lorsque j’étais en primaire ! Par contre, je m’aperçois que je viens de concrétiser tous mes rêves : poétesse en écrivant, détective en enquêtant sur les textes de B.Biolay, traqueuse de goules en poursuivant cette chère Erzsébet.

 Il était une fois-mais ce qui suit ne sort pas d’un conte fantastique-dans une  famille hongroise au XVIème siècle, une comtesse prénommée Erzsébeth, plus connue sous l’appellation de « comtesse sanguinaire ». Un jour, elle  crut avoir découvert l’élixir de jeunesse dans le sang de jeunes filles. Elle s’adonna alors à torturer ses servantes et ses concubines. Elle leur ouvrait les veines-et je passe sur les détails morbides-afin de récupérer leur sang. Ensuite elle s’en enduisait le corps et elle se débarrassait des cadavres avant de se procurer d’autres jeunes filles. Toutes ces multiples disparitions ont intrigué la population et le roi, Matthias II de Hongrie, ordonna une enquête. Ce dernier, ayant été informé des suspicions à l’encontre de la comtesse, exigea son arrestation et l’on découvrit dans son grand château des dizaines de jeunes femmes cadavériques prêtes pour le sacrifice qui n’aura  plus jamais lieu. On exhuma des dépouilles dans toutes les dépendances du château. Pour la sauvegarde du nom de Bathory, elle ne fut  pas condamnée à mort mais à être murée vivante dans une salle de sa propriété. On ne lui laissa qu’un miroir et dans le mur, un petit trou servait à lui passer eau, nourriture…. A  sa mort, on raconte que sa beauté était inaltérée ! Et vous que vous inspire ce "trou" ? Telle un vampire/Tu réveillerais un mort/Dans la fêlure…

A bientôt pour une nouvelle figure féminine...

         



[1] B.B., Douloureux dedans, trash yeye.

[2] Ancêtre féminin de Dracula. Réf. "Carmilla" de Joseph Sheridan Le Fanu

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